RÉSUMÉ :
Entre 1993 et 1996 fut menée sur le territoire français, grâce au financement
de la Direction Générale de la Santé, une étude cherchant à évaluer l'organisation
psychique des agresseurs sexuels. Ce sont les équipes de 18 SMPR, CD et MA qui
se sont alliées pour mener à bien le recueil des données auprès des 176 agresseurs
sexuels formant notre population. Chacun fut reçu en moyenne 3 entretiens pour
un temps moyen de 3 h 30. Cette cohorte fut comparée à une population témoin
de 30 sujets incarcérés pour Coups et Blessures Volontaires. Dans cet article
l'auteur montre, à partir de l'étude, l'importance des systèmes perceptifs chez
les sujets agresseurs sexuels opposée à leur pauvreté représentative face à
la montée d'excitation. Les résultats permettent d'appréhender, au travers d'une
progression dans la gravité du délit qui est très fréquente chez ces sujets,
la place qu'occupe la récidive dans leur économie psychique. La sexualité ne
fonctionne plus pour eux comme la recherche d'un quelconque plaisir mais est
le lieu d'une tentative d'un "retour au calme" psychique, quel qu'en soit le
prix. C'est une anti-sexualité.