Le constat médical : un outil méconnu

C. MARGAIRAZ ; L. SUBILIA ; D. BERTRAND ; L. LOUTAN ; D. S. HALPERIN


Résumé : Etablir un constat est un acte médical fréquent, presque quotidien dans certaines spécialités. Or, son importance n'est pas toujours bien comprise et il n'est pas rare que les constats délivrés pèchent soit par imprécision soit, à l'inverse, par excès, ce qui peut les dévaloriser non seulement sur le plan médical mais aussi psychologique, social, juridique et économique. Les auteurs se proposent de rappeler les éléments clés de la rédaction du constat médical et de discuter des effets qu'il peut entraîner parfois à long terme. Le constat médical est un certificat qui doit attester des faits. Il s'agit pour le médecin d'y décrire des éléments médicaux objectifs et d'indiquer, le cas échéant, le caractère non objectif de certains éléments qu'il juge utile de mentionner (par exemple, le récit des circonstances d'un traumatisme tel qu'il est rapporté par la victime). Le constat médical appartient au patient qui le demande et doit lui être remis en mains propres. Les motivations du patient peuvent être très diverses ; le plus souvent, il s'agit d'étayer un dossier pour la Justice ou pour une compagnie d'assurances mais aussi pour un employeur, l'armée, une institution. Pour le médecin qui est sollicité dans le cadre d'une relation thérapeutique, la tentation est parfois grande d'établir un constat favorable au patient. Cependant, pour ne pas être suspect quant à sa validité, le constat doit répondre à des exigences précises. Celles-ci seront présentées, ainsi que les pièges à éviter et les éléments à ne pas omettre.

La rédaction objective et précise du constat médical constitue un acte thérapeutique (qui reconnaît la souffrance du patient) et un acte à portée juridique (qui lui reconnaît ou non sa qualité de victime). Elle peut être la pierre angulaire d'une prise en charge optimale et diversifiée des victimes de violence.



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