Résumé :
Les femmes font montre depuis toujours de capacités d'adaptations étonnantes aux contraintes sociales du moment. Ainsi préservent-elles leur plaisir sexuel et modulent-elles leur féminité
en fonction de la mode, de la morale,
de l'esthétique, de l'éthique, voire de l'évolution politique des sociétés.
Il était donc prévisible que la féminité rencontrât le féminisme prônant l'égalité
des droits avec les hommes.
La féminité centrée sur la maternité va devoir se redéfinir en tenant compte du travail
des femmes et de la contraception.
La pilule en un demi-siècle va contribuer
à faire sortir de la disgrâce et du silence tout ce qui entourait les organes féminins et leurs fonctionnements (la gynécologie était considérée comme une activité dégradante
à cause de l'anathème de l'Eglise, et l'art d'accoucher ne fut pas enseigné pendant des siècles dans les facultés de médecine).
Elle représente un grand pas dans l'évolution des sociétés et oblige à reconsidérer la plupart des phénomènes sociaux sous un
jour nouveau.
Les femmes, libérées de la peur de la grossesse par la contraception et de la dépendance économique par le travail, vont pouvoir choisir d'exister à travers une féminité redéfinie et une histoire avec un homme. La féminité a évolué depuis qu'elle a goûté les valeurs qui jusqu'à maintenant étaient masculines : la liberté sexuelle, le succès professionnel, l'autonomie financière. La féminité a su tirer parti du féminisme pour le dépasser et s'épanouir avec une richesse qui lui est propre ; elle définit les femmes de la fin du siècle avec toutes ses contradictions.