RÈsumÈ : L'augmentation importante de l'espérance de vie des femmes qui atteignent en moyenne 80 ans dans les pays développés, associée à la relative fixité de l'âge de la ménopause (50 ans) fait que le nombre de femmes ménopausées est en augmentation rapide. Un certain nombre de ces femmes auront à passer près du tiers de leur vie dans une situation de privation oestrogénique chronique. Celle-ci est susceptible d'engendrer à court terme - par le biais des troubles du climatère - de profondes altérations de la qualité de vie pouvant constituer un véritable handicap socioprofessionnel et, à moyen et long terme, un vieillissement accéléré de tout l'organisme féminin (coeur, os, cerveau, peau, etc.).
L'administration d'oestrogènes aux FM est efficace dans le traitement des troubles du climatère et dans la prévention et le traitement de l'ostéoporose post-ménopausique. Elle retarderait l'apparition de la maladie d'Alzheimer, atténuerait sa gravité et protégerait contre le cancer du colon. Cependant, son important rôle cardio-protecteur, suspecté sur une masse considérable de données cliniques et épidémiologiques, est récemment remis en question par l'étude contrôlée HERS. De plus, l'utilisation prolongée des oestrogènes augmente le risque de cancer de l'endomètre et, d'après une méta-analyse récente, probablement aussi celui du cancer du sein. L'adjonction d'un progestatif annule l'excès de risque endométrial mais son action au niveau mammaire reste très controversée.
Des alternatives au traitement hormonal substitutif de la ménopause ont été développées dans le but d'éviter le sur-risque mammaire qui serait lié à l'oestrogénothérapie. Il s'agit des modulateurs spécifiques des récepteurs des oestrogènes (SERM) et des stéroïdes à activité spécifique (SAS). Ces produits ont cependant des actions ciblées et n'offrent pas l'ensemble des bénéfices de l'E2 qui reste pour le moment le traitement de référence des troubles de la ménopause, du moins pendant les cinq premières années.
