Résumé :
La sexologie contemporaine,
fondée sur des bases fonctionnelles
et une approche symptomatique,
tend à court-circuiter le "sujet".
De plus, clinique et thérapeutique ont suivi les progrès de la physiologie, ce qui incite encore plus à n'agir que sur l'organe.
En outre, une extension abusive du concept d'insuffisance érectile a aggravé l'instrumentalisation des dysfonctions érectiles (DE) et mis encore plus l'accent
sur la périphérie.
Les index d'évaluation des DE ont remplacé les classifications étiopathogéniques par
une taxonomie super descriptive mais simplificatrice : d'où une perte du sens.
Or les DE sont également corrélées significativement à la qualité de vie
et de relation.
En outre, une séparation stérile entre recherches fondamentale et clinique a
en quelque sorte désincarné l'érection
qui est devenue un processus seulement neurovasculaire et chimique.
De surcroît, comme une insuffisance peut
en cacher une autre, plus les traitements deviennent partiels et plus ils risquent
de négliger les vrais problèmes.
Fort heureusement, toute une frange
de la sexologie, notamment en Europe,
a su apprécier la vague pharmacologique
sans se laisser "noyer" : avec, par exemple l'émergence du concept de vulnérabilité ou
de tempérament qui redonne du sens a la DE.
C'est pourquoi l'évaluation et le traitement doivent toujours se faire selon un double registre biosomatique et psycho-symbolique.