Résumé :
Quatre-vingt-un
toxicomanes à l'héroïne ont été examinés,
dont 47 hommes (58 %) d'âge moyen 20,5 ans, et 34 femmes (42 %) d'âge
moyen 20,9 ans (18 à 24). Les patients avaient de 1 à 3 ans d'intoxication
par injection d'héroïne. L'application de catégories sexologiques
reflétant les niveaux social, personnel et biologique de la sexualité
et la théorie des systèmes fonctionnels ont facilité la mise
en évidence de l'altération de la sexualité chez nos patients
aussi bien au niveau des fonctions supérieures que biologiques ; les hommes
avaient une diminution de la libido et les femmes une perturbation du cycle menstruel.
Un phénomène spécifique a pu être décrit
:
le rythme de l'activité sexuelle décroît chez l'homme
quand il augmente son usage d'héroïne. La capacité de reproduction
de ce groupe est de 12 % et la prostitution atteint 41 %. Nous proposons de considérer
la constitution de la dépendance à l'héroïne comme la
compétition de deux systèmes fonctionnels ; le système pathologique
favorise l'usage de l'héroïne, alors que la sexualité agit
pour réaliser la libido.
Il est important que le programme de réhabilitation
des toxicomanes comporte une consultation de sexologie, un cours spécial
d'éducation sexuelle, et une instruction. Le programme peut être
effectué en trois étapes ; une pragmatique (1 à 2 semaines),
une phase de formation active (2 à 3 mois) et une étape de sortie
du programme avec contrôle des résultats du traitement (laissé
au libre choix du médecin). Le programme pourrait être assuré
par un couple de spécialistes en psychothérapie comprenant en général
un médecin et un psychologue.