Dysfonction érectile au Brésil :
prévalence et facteurs de risque ; indicateurs de prévention, de pronostic et de traitement

C.H.N. Abdo ; W.M. Oliveira Jr ; E.D. MOreira Jr ; J.A.S. Fittipaldi (SÃo Paulo, Brésil)



Résumé :
Le présent article analyse les résultats relatifs à la dysfonction érectile (DE), à partir d’une longue étude au sujet des habitudes et des difficultés sexuelles de la population, réalisée de février à avril 2000, dans sept villes brésiliennes et intitulée Étude du comportement sexuel (ECOS).

Ont répondu au questionnaire anonyme 2 835 individus de plus de 18 ans, soit 47 % d’hommes et 53 % de femmes. 1 170 hommes ont répondu à la question sur la dysfonction érectile (DE). La plupart d’entre eux étaient de race blanche (58,1 %). Plus de la moitié étaient mariés (57,1 %) et de religion catholique (67,6 %). La prévalence de DE a été, respectivement, de 31,5 % (DE minime), de 12,1 % (DE modérée) et 2,6 % (DE complète) ; 53,8 % ont répondu n’avoir aucun problème d’érection. Les indices de prévalence ont augmenté considérablement avec l’âge. La DE complète est passée de 1,1 % (individus de moins de 40 ans) à 11,1 % (parmi ceux de plus de 70 ans).

Des analyses bivariées en fonction de l’âge et à variables multiples ont été faites afin de calculer les odds ratios (la quantification du risque) avec des intervalles de confiance (IC) de 95 % pour les covariables potentielles.
En comparant la DE minime ou absente avec la DE modérée ou complète, nous avons trouvé une association significative (p ? 0,05) entre prévalence augmentée de DE modérée ou complète et : faible niveau scolaire, orientation homosexuelle ou bisexuelle, race noire, histoire d’hypertension artérielle, de diabète et de dépression.

En prenant comme référence un groupe d’individus souffrant de DE minime ou absente, le risque estimé pour la présence d’éjaculation précoce (EP) a été 2,33 fois plus important pour ceux souffrant de DE modérée ou complète (1,59-3,40 ; 95 % IC). Et pour ceux manquant de désir sexuel, le risque a été multiplié par 5,52 (3,61-8,44 ; 95 % IC). La présence de craintes relatives à la perte de l’érection, au fait d’avoir une éjaculation précoce et de ne pas réussir à avoir des relations sexuelles d’affilée –
a été plus importante pour le groupe souffrant de DE modérée ou complète, avec des odds ratios (OR) estimés, respectivement à 2,24 (1,57-3,19 ; 95 % IC) ; 1,40 (1,00-1,95 ; 95 % IC ; p = 0,05) et de 1,50 (1,08-2,07 ; 95 % IC).
Les craintes relatives à la contamination par des maladies sexuellement transmissibles (MST) et au risque de grossesse de la partenaire ont été moindres dans les groupes souffrant de DE modérée ou complète, avec des OR estimés respectivement à 0,60 (0,43 — 0,83 ; 95 % IC) et 0,62 (0,42-0,91 ; 95 % IC).

La DE est, par conséquent, un problème de santé publique au Brésil et l’analyse des facteurs de risque suggère des éléments d’une importance vitale pour les mesures thérapeutiques et, principalement, pour la prévention et le pronostic de ce problème.



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