Composantes psychologiques des plaintes relatives à la taille du pénis après implantation d’une prothèse pénienne

P. KEMPENEERS ; R. ANDRIANNE ; C. MORMONT ; F. JEANMART


Résumé :

Une enquête par questionnaire réalisée auprès de 39 usagers d’une prothèse pénienne montre que les déceptions relatives aux dimensions de la verge implantée sont de nature à tempérer la satisfaction retirée de l’installation d’une prothèse.
Par-delà les considérations fonctionnelles, les déceptions concernant la taille de la verge ne sont pas sans rapport avec l’image d’une virilité dégradée par les notions d’artifice et d’assistance associées à l’implant pénien. D’importantes corrélations apparaissent effectivement entre une baisse des indices de satisfaction, des plaintes relatives à la taille du pénis implanté, des sentiments de gêne, une note élevée sur une échelle mesurant la dépréciation de l’image de soi liée à l’idée d’une “virilité artificielle” et une note élevée sur une échelle qui caractérise l’attribution à la partenaire d’une attitude négative envers l’implant pénien.
Ces variables apparaissent en somme comme l’expression d’un vécu global de castration qui précarise l’assimilation psychosexuelle de la prothèse.
Fait remarquable, aucune de ces variables n’est corrélée à l’attitude réelle de la partenaire vis-à-vis de la prothèse.
Le témoignage direct de 27 compagnes laisse de fait percevoir une part des réserves masculines comme procédant de mécanismes projectifs.
Semblables constats attirent l’attention sur l’intérêt d’une approche psychosexologique du couple en appoint de l’approche chirurgicale



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