Résumé :
Une enquête par questionnaire réalisée auprès de
39 usagers d’une prothèse pénienne montre que les déceptions
relatives aux dimensions de la verge implantée sont de nature à
tempérer la satisfaction retirée de l’installation d’une
prothèse.
Par-delà les considérations fonctionnelles, les déceptions
concernant la taille de la verge ne sont pas sans rapport avec l’image
d’une virilité dégradée par les notions d’artifice
et d’assistance associées à l’implant pénien.
D’importantes corrélations apparaissent effectivement entre une
baisse des indices de satisfaction, des plaintes relatives à la taille
du pénis implanté, des sentiments de gêne, une note élevée
sur une échelle mesurant la dépréciation de l’image
de soi liée à l’idée d’une “virilité
artificielle” et une note élevée sur une échelle
qui caractérise l’attribution à la partenaire d’une
attitude négative envers l’implant pénien.
Ces variables apparaissent en somme comme l’expression d’un vécu
global de castration qui précarise l’assimilation psychosexuelle
de la prothèse.
Fait remarquable, aucune de ces variables n’est corrélée
à l’attitude réelle de la partenaire vis-à-vis de
la prothèse.
Le témoignage direct de 27 compagnes laisse de fait percevoir une part
des réserves masculines comme procédant de mécanismes projectifs.
Semblables constats attirent l’attention sur l’intérêt
d’une approche psychosexologique du couple en appoint de l’approche
chirurgicale